Général, merci de nous honorer de votre présence, dans une époque où certains directeurs centraux estiment ne pas être en devoir de présider ce type d’instance. La CFDT vous souhaite la bienvenue au sein de la chaine SNJ et tout le courage possible face aux nombreux défis qui vous attendent.

La CFDT a décidé d’inclure en préambule, un paragraphe unique, lu dans toutes les instances en rapport à l’actualité internationale.

« L’état de crise et d’insécurité internationales s’est encore aggravé le 7 octobre dernier.

La CFDT a condamné sans réserve l’ignoble attaque terroriste du Hamas et condamne également les représailles disproportionnées du gouvernement israélien, notamment les bombardements aveugles de son armée. L’assassinat de civils, y compris des enfants, ne peut être justifié, relativisé ou passé sous silence.

Pour la CFDT, la protection des civils doit être une priorité absolue. Elle appelle à un cessez-le feu durable, au maintien de corridors humanitaires et à la libération des otages et des détenus sans fondement juridique.

La CFDT affirme que, pour mettre fin à cet engrenage de violence, la seule voie possible est une réponse politique pour une paix juste et durable avec une pleine application des résolutions de l’ONU qui reconnaissent les frontières de 1967 et le droit des peuples palestiniens et israéliens à vivre en sécurité.

L’instabilité mondiale est une menace pour notre nation et sa population. Elle démontre la nécessité de ne pas baisser la garde.

Nous avons évoqué très souvent la transition entre le modèle de défense nationale, héritier des dividendes de la paix et celui qui se construit dorénavant progressivement. Il est le fruit d’une prise de conscience brutale que la paix dans le monde, ou même la paix en occident, n’a jamais été acquise.

À chaque fois notre propos a été de dire que l’exigence d’une défense plus forte ne pouvait faire l’impasse d’une capacité de soutien des forces à la hauteur de l’attente en matière de capacités opérationnelles de celles-ci. Et le soutien, c’est principalement la mission du personnel civil.

C’est le rôle de la CFDT de représenter et de défendre les civils de la défense. Le contexte d’intensification de l’activité du MIN ARM, celui d’évolution du marché du travail au profit de la demande, celui de la diminution constante du pouvoir d’achat, ainsi que celui de la plus que nécessaire prise en compte de l’urgence écologique, alimentent notre fonds revendicatif.

C’est principalement sur ces bases que nous envisageons aujourd’hui le dialogue social et nous ne nous contenterons pas de flagorneries et de promesses sans lendemain ».

Lors du 1er CSAR DSNJ, le 23 mai 2023, la CFDT présentait « le travail » au centre de toutes les priorités. La valeur travail a été écartée de tous les discours de notre président durant la présentation de la réforme des retraites.

Et ça continue, encore et encore !

Aujourd’hui, la CFDT renforce son combat pour soutenir l’ensemble des agents de la DSNJ, qui luttent chaque jour pour pallier le manque d’effectifs dans les CSNJ. Une baisse de 7,20% des effectifs est observée entre les REO 2020 et 2024.

Comme en novembre 2022, nous rappelons que les CSNJ ont été conçus sur le format de la JDC. Pourtant, on y a ajouté la JDM, le rayonnement et ses actions jeunesse, ainsi qu’une multitude de tâches et fonctions annexes, sans oublier les exigences du Service Public + qui interdisent aujourd’hui toute fermeture du SVI. Cet empilage de travaux imposés par des feuilles de route irréalisables, repose sur des fondations humaines qui sont aujourd’hui en rupture. Encore une fois, les agents se sont adaptés, souvent dans l’urgence, mais aussi et surtout dans la souffrance.

Cela devient insupportable.

A l’aune des objectifs 2024, la CFDT a de bonnes raisons d’être inquiète, et mesure difficilement les conséquences négatives qui en découleront sur le plan humain.

Quel sens peut-on donner aux missions des agents de la DSNJ ?

82 000 jeunes attendus en SNU dont la moitié en classes engagées qui effectueraient leur SNU sur le temps scolaire, et l’autre moitié sur les vacances, alors que les cibles n’ont jamais été atteintes depuis le début du SNU. Pour preuve : 62,23 % seulement des jeunes ont répondu présents à la JDM en 2023. En parallèle, 800 000 jeunes recensés à positionner en JDC sur toutes les périodes, laissent peu de place pour le reste des missions.

Le non-sens est devant nos yeux : on attribue des certificats de participation à des centaines de jeunes absents à leur JDM, sans avoir effectué non plus leur JDC.

Notre mission s’est décidément vidée de toute sa substance en matière de réglementation. Ainsi, nos agents assistent, impuissants, à la chronique d’un échec annoncé, tout en poursuivant leur volonté de s’adapter aux multiples changements du métier.

Comment expliquer à un agent, qu’il va devoir reporter ses congés, ses récupérations, tout en aménageant sa vie privée autour d’un métier de plus en plus envahissant et empreint d’incohérences ?

La CFDT attend des réponses par rapport à un calendrier devenu saturé, et peut légitimement s’interroger sur la soutenabilité du programme imposé, sachant que le point de rupture est déjà atteint chez certains agents.

L’ensemble des personnels de la DSNJ a besoin de phares et de balises :

Agents, managers, chefs de centre et directeurs attendent dès maintenant des décisions politiques, et une meilleure visibilité, sans oublier qu’un objectif sans plan d’action est juste un vœu.

Le message de la direction paraissait pourtant clair et rassurant, en nous affirmant que la JDC resterait prioritaire sur les autres missions, en précisant que la JDM pourrait être réalisée en mode dégradé si cela devenait nécessaire pour des raisons matérielles et/ou humaines. En ESNJ, on se permet pourtant de décaler des centaines de jeunes par centre de la 1P 24 sur la 2 P24, sans se soucier du préjudice que nos administrés de la JDC vont subir au profit des jeunes du SNU. C’est reculer pour mieux sauter ! Encore un non-sens.

Décidément, nous n’avons plus les moyens de nos ambitions. Nous ne pouvons plus jouer sur tous les tableaux. Nos agents ne peuvent plus donner sans contrepartie. Nous ne sommes plus au service de nos administrés.

Allez-vous laisser les agents se résigner en acceptant la non-reconnaissance de leurs efforts et de leur travail ?

Pouvez-vous encore regarder droit dans les yeux, les référents « Finances », CORSIC, adjoints COORD, et autres, en leur expliquant que leurs responsabilités et leurs fonctions respectives ne sont pas éligibles à un repyramidage en catégorie B ?

La CFDT dit NON !

Il est temps que la spécificité de nos missions soit reconnue, par le maintien de compensations, par une revalorisation des salaires, des primes et indemnités dont une révision des groupes RIFSEEP, par un avancement accentué et juste, dans un contexte économique rendu compliqué pour nos salariés, frappés de plein fouet par le coût de la vie et l’inflation.

L’attractivité et l’avenir de notre chaine en dépendent.

Paris, le 30 novembre 2023