Dans un contexte social et politique bouleversé, nous nous retrouvons pour un nouveau comité social d’administration de réseau.
Aujourd’hui le constat est sans appel. Notre République et notre démocratie sont en danger. Il faut répondre à l’urgence sociale et environnementale et entendre les aspirations des travailleuses et des travailleurs et notamment :
- Augmenter les salaires et les pensions ;
- Revenir sur la réforme des retraites et sur celles de l’assurance chômage ;
- Défendre nos services publics et en garantir l’accès à toutes et tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire. Notre école, notre recherche, notre système de santé, de prise en charge de la dépendance, notre système de justice sont asphyxiés et ont besoin d’investissements massifs ;
- Restaurer la démocratie sociale à tous les niveaux de notre ministère, de nos entreprises privées, et au-delà ;
- Instaurer enfin l’égalité salariale et éradiquer les violences sexistes et sexuelles.
Sur le périmètre de ce comité, et plus particulièrement de la transformation, la CFDT avait souligné la bonne qualité du dialogue social. Il y a encore eu de nombreux groupes de travail et d’échanges, avec quel résultat ?
« Le SID est trop lent, trop coûteux, trop compliqué ». Ainsi étaient résumés les griefs de nos détracteurs. La transformation promettait d’être structurante et en profondeur. Monsieur le président, lors du précédent CSAR, vous nous annonciez le projet d’une direction centrale plus « recentrée et ramassée », se concentrant sur la stratégie et le pilotage. Dans le projet de direction centrale qui apparait, la seule transformation structurante et bel et bien la dilution de la sous-direction SD3E. Manifestement, le sujet de l’environnement, de l’eau et de l’énergie n’est pas stratégique. Dans le contexte géopolitique actuel, voilà qui nous laisse perplexes. Pour le reste ? Avec une diminution conséquente de ses effectifs, la direction centrale va passer de 6 à neuf sous-directions avec pléthore de bureaux, et grimper à cinq services .Surprenant ! La future organisation répondra-t-elle bien aux enjeux majeurs ou seulement à quelques personnes ? Le projet nous surprend et manque de cohérence. Comment sera-t-il décliné en région ? a la marge ? ou en profondeur ? Saucissonner calendairement la transformation, n’est-ce pas signer un chèque en blanc pour l’avenir ?
L’échelon national de production commence à se dessiner, mais sa position ne semble pas claire : cet établissement relèvera-t-il du niveau central ou d’échelon déconcentré ? Avec quelle cotation pour les postes à la clé ? Aujourd’hui des agents en direction centrale seront-ils déclassés dans un établissement déconcentré avec des missions à minima identiques ? La liste des postes supprimés ou transformés est très attendue. Nous espérons que sa transmission se fera avant la période estivale et que vous comprendrez les inquiétudes et le besoin d’être fixé pour ceux qui attendent depuis de longs mois.
Nous l’avons dit plus haut, les réunions et groupes de travail n’ont pas manqué. Nous remercions les services RH et leurs personnels qui subissent une charge de travail alourdie durant cette période. Et nous manifestons notre inquiétude à leur endroit, le sentiment d’usure les guette comme tous les agents SID dans cette transformation au long cours.
Pour nos élus qui ont participé aux groupes de travail sur les parcours professionnels, le retour est plus que mitigé. L’abandon des schémas sur la base de la matrice énergie de la DGA est révélateur d’un réel manque d’ambition de l’administration sur ce sujet. Sur les parcours professionnels de la filière infrastructure, tout a été ficelé pour que l’attractivité soit portée sur la conduite d’opération : la bataille de la maintenance est déjà perdue ! Beaucoup de réunions en somme, et peu d’effets.
Nous remercions l’administration d’avoir répondu à notre demande de retour sur la fongibilité du CIA. La CFDT attend avec impatience les explications concernant la non-attribution conséquente de l’enveloppe CIA des agents de catégorie A. Là encore faut-il y voir un manque d’ambition pour stimuler l’attractivité, notamment sur des filières négligées ?
En région, le réseau ne se porte guère mieux. Absence de visibilité sur les essais ouvriers en Île-de-France ; freins du commandement quant à l’utilisation des droits de jours de réserve en région Lyonnaise ; formations obérées à la Réunion faute de financement pour permettre aux agents de venir se former en métropole et sans solution pour former sur place ; les militants CFDT ne manquent pas de sujets pour accompagner les agents du SID à l’heure actuelle !
En conclusion, depuis plus de 18 mois, la transformation du SID, qui était la demande expresse de nombre d’acteurs ministériels, a été source de nombreuses inquiétudes pour les agents, et aussi d’espoirs pour leurs attentes fortes. Percutant leurs missions quotidiennes dont il a fallu tenir la charge, certains n’ont pas attendu l’issue pour aller poursuivre leur vie professionnelle sous des auspices à l’avenir plus lisible. Aujourd’hui, la question se pose : le mastodonte de l’infrastructure ne serait-il pas en train d’accoucher d’une souris ?
Paris, le 25 juin 2024 ●