Depuis plus de trois mois la CFDT se mobilise contre la réforme régressive des retraites et même si le processus démocratique n’est pas totalement terminé, il ne faut malheureusement plus en attendre grand-chose.
Si le Président de la République s’est empressé, au mépris des travailleuses et des travailleurs, de leurs représentants légitimes, de l’ensemble de la population à promulguer « SA » loi, la CFDT, elle, reste sur sa position : 64 ans c’est NON.
La crise démocratique provoquée par les agissements du gouvernement dépasse le seul enjeu des retraites.
Cette crise aura des impacts sur d’autres préoccupations non moins essentielles tels que le pouvoir d’achat, l’égalité professionnelle femme-homme, la qualité de vie au travail qui sont revenus sur le devant de la scène.
Pour la CFDT, le sujet prioritaire aujourd’hui doit être le travail, tant dans sa dimension «emploi» que dans sa nature, son sens, son organisation et les conditions de sa réalisation.
Il y a urgence à se saisir de ce sujet dans toutes les instances de notre Ministère.
Ce CSA-R DSNJ est justement l’instance formelle d’exercice du dialogue social. Elle doit s’inscrire sans complexe en tant que mise en pratique de la démocratie sociale, ou la démocratie sur les lieux de travail.
Tous les sujets qui concernent le travail doivent pouvoir y être abordés. Le personnel à son travail, comme le citoyen dans la cité, doit pouvoir faire entendre son opinion sur ce qui le concerne.
C’est dans cet esprit que nous abordons cette nouvelle mandature, dans cette nouvelle instance.
Nous comptons sur l’administration pour le faire de la même manière de son côté.
Dans l’actualité il y a aussi l’augmentation considérable du budget de la défense à partir de 2024. La future LPM prévoit 400 Md€ pour les armées sur 6 ans, soit 1/3 de plus que la précédente. Ce budget doit servir à renforcer nos capacités de défense pour se prémunir de conflits brutaux et d’envergure qui nous menacent.
Mais intensifier l’activité militaire ne pourra se faire sans efforts supplémentaires des services de soutien du ministère. L’époque de « l’intendance suivra » est révolue ! Ce sont les équipements, la logistique et le soutien qui mènent la barque aujourd’hui.
Pour la CFDT Défense il faut en tenir compte pour dimensionner et valoriser le travail des personnes concernées. Il faudra recruter, éviter la dégradation des conditions de travail, attirer et fidéliser par des rémunérations à la hauteur des enjeux.
Points plus particuliers au réseau DSNJ, le temps de travail qui fera l’objet d’un groupe de travail adossé à la formation spécialisée de réseau dès juin. C’est LE sujet de préoccupation majeur de cette période et une thématique qui dépasse largement le champ de compétence des seules formations spécialisées.
L’impact d’un retour à l’interprétation stricte de la durée légale du temps de travail se traduira nécessairement par une plus grande indisponibilité des agents en CSNJ donc par une charge de travail accrue. La CFDT espère que les préconisations du groupe de travail, auquel elle participera, seront rapidement suivies d’effet car l’attente du personnel est grande.
L’augmentation des contraintes qui pèsent sur le personnel risque par ailleurs de se traduire par des souhaits de mobilité hors chaîne.
L’Administration qui répète en boucle qu’à la DSNJ les agents sont mieux lotis qu’ailleurs et qu’ils bénéficient d’un régime avantageux, a fini par s’en convaincre !
Les premiers concernés ne se sentent par forcément privilégiés lorsqu’ils comparent leur vie professionnelle avec celle du reste des agents du ministère. Horaires atypiques, déplacements fréquents, découchés, accueil et prise de parole en public et les exigences du métier augmentent avec la JDM qui comprend désormais une part d’animation.
Véritables VRP de la République, les agents de terrain demandent juste un peu de reconnaissance et d’être considérés à hauteur de leur investissement quotidien.
Paris, le 23 mai 2023