Après une reprise de la JDC le 31 août, nous voilà de nouveau frappés par des mesures de confinement.
La poursuite de notre activité, rendue possible par des aménagements sans précédent et un effort considérable de tous, est une nouvelle fois remise en cause par la crise sanitaire et les choix qui en découlent.
Nous avions pourtant changé notre façon de faire, remis en cause nos habitudes, pour pouvoir, tant bien que mal et en mode dégradé, continuer d’œuvrer au bénéfice de la jeunesse française et d’une mission qui a du sens. Nous avions en effet mis en place d’importants et non moins efficaces moyens sanitaires pour protéger notre jeunesse et nos agents.
Vous attendiez des agents qu’ils s’adaptent et ils se sont adaptés. Vous attendiez des agents qu’ils répondent présents et ils ont répondu présents.
Vous attendiez de la performance et des résultats, ils ont performé, ils ont démontré une fois encore leur investissement professionnel et leur profond attachement à la mission.
Cet effort collectif était d’ores et déjà payant puisque les résultats annoncés en multilatérale du 15 octobre démontraient que sur le seul mois de septembre, nous avions accueilli 37 000 jeunes de plus par rapport à la même période en 2019, du jamais vu. ! La dette organique issue du premier confinement était bel et bien en cours de résorption.
Aujourd’hui, la DSNJ dématérialise intégralement la JDC. Sans doute n’a-t-elle pas eu le choix !
Nous, représentants de la CFDT, réitérons notre opposition à ce « tout numérique » qui distend considérablement le Lien Armée Nation à un moment où à l’aune de l’actualité, il est évident que la jeunesse de France a désespérément besoin de repères républicains.
D’autre part, la dimension sociale historique d’une JDC en présentiel permettant l’identification et l’aide aux jeunes décrocheurs, est aujourd’hui mise à mal. Tout ceci sans compter les jeunes qui, victimes de la fracture numérique, sont carrément évincés du dispositif de la JDC-R (reconfinement). Où est l’égalité d’accès au service public ?
La CFDT, syndicat réformiste par excellence, croit au changement. Il serait illusoire de faire comme si rien ne s’était passé, comme si un retour au « monde d’avant » était encore possible. Il serait également archaïque de ne pas croire à la transformation numérique de notre administration, il faut vivre avec son temps !
Mais, nous espérons que cette JDC en ligne n’engendre pas de graves séquelles sur nos missions et surtout ne soit pas exploitée par des gens mal intentionnés en quête de ce qu’ils appellent pudiquement la sincérisation budgétaire.
Nous, représentants de la CFDT, faisons échos aux inquiétudes et questions de vos agents concernant la JDC-R et le SNU. Car, comment ne pas être inquiet devant les propos de Madame Sarah EL HAIRY annonçant la généralisation prochaine du SNU ? Un SNU pour faire nation, pour incarner le creuset républicain. Mais la JDC n’en est-elle pas tout aussi capable ?
Réinventée, modernisée, la JDC pourrait tout aussi bien et à moindre coût incarner ce creuset républicain, encore faut-il y croire ! Et parce que nous y croyons encore et toujours, nous vous demandons aujourd’hui, Monsieur le directeur, de ne pas sacrifier la JDC sur l’autel du SNU.
Orléans le 10 novembre 2020