L’état de crise et d’insécurité international s’est encore aggravé le 7 octobre dernier.
La CFDT martèle ses positions exprimées notamment au CSA Ministériel au sujet de la situation géopolitique au Moyen-Orient. Elle n’oublie pas pour autant la situation en Europe de l’Est et le tribut imposé au ministère des Armées et aux entreprises de Défense nationales.
En corollaire, la CFDT souligne l’impact sur l’activité militaire et le soutien civil, les incertitudes sur l’activité en regard des grands événements à venir. Les agents de l’administration centrale seront tout particulièrement exposés.
L’instabilité mondiale est une menace pour notre nation et sa population. Elle démontre la nécessité de ne pas baisser la garde, voire de renforcer nos capacités de défense, au-delà de la LPM.
Nous avons évoqué très souvent la transition entre le modèle de défense nationale, héritier des dividendes de la paix et celui qui se construit dorénavant progressivement. Il est le fruit d’une prise de conscience brutale que la paix dans le monde, ou même la paix en occident, n’a jamais été acquise.
À chaque fois notre propos a été de dire que l’exigence d’une défense plus forte ne pouvait faire l’impasse d’une capacité de soutien des forces à la hauteur de l’attente en matière de capacités opérationnelles de celles-ci. Et le soutien c’est principalement la mission du personnel civil.
C’est le rôle de la CFDT de représenter et de défendre les civils de la défense. Le contexte d’intensification de l’activité du MIN ARM, celui d’évolution du marché du travail au profit de la demande, celui de la diminution constante du pouvoir d’achat, ainsi que celui de la plus que nécessaire prise en compte de l’urgence écologique, alimentent notre fonds revendicatif. C’est principalement sur ces bases que nous envisageons aujourd’hui le dialogue social constructif.
Dans un contexte de manque d’attractivité et de difficulté de fidélisation, la CFDT propose la création d’un groupe de travail issu de ce CSA sur l’attractivité du site d’Arcueil.
En outre, il est urgent pour les personnels de l’administration centrale de voir des signaux forts tels :
- La reconnaissance des personnels civils ;
- Des revalorisations salariales ;
- Des moyens accrus tant dans les indemnités que dans les moyens techniques ;
- Un accroissement significatif des budgets de formation.
Plus précisément sur ce dernier point, il convient de mettre en cohérence les politiques de recrutement, de gestion prévisionnelle d’emplois et de compétences et de décorréler les frais pédagogiques des apprentis.
De par sa position charnière, l’administration centrale doit montrer l’exemple. La lecture du PLF 2024 est éclairante sur le budget de formation, les choix semblent être définis sur une minoration des autorisations d'engagement.
La CFDT note l’écart entre le discours et la réalité. Quand le nombre d’apprentis augmente, et que le budget formation diminue, résoudre l’équation relève d’un podium olympique pour répondre aux besoins de formation des agents !
Toujours dans ce contexte de manque d’attractivité, la CFDT a demandé, conformément aux prérogatives de ce CSA, un retour d’expérience sur le CIA. Il semble que la question ne soit pas à l’ordre du jour de ce deuxième CSA. Pour autant la CFDT fait part de son étonnement et de ses inquiétudes sur les velléités de certains employeurs de moduler le CIA en fonction de l’implication des agents de l’administration centrale pour les jeux olympiques. Est-il possible d’avoir des précisions sur le sujet ?
Bien que la politique en matière des lignes directrices de gestion relève des prérogatives employeurs, la CFDT aimerait un bilan des avancements en regard des trajectoires des agents de l’administration centrale. Au demeurant, quelles réflexions possibles pour des parcours professionnels en administration centrale ?
Dans un contexte d’évolution des pratiques professionnelles, la CFDT aimerait connaitre la politique par l’administration centrale sur l’organisation du travail et le flex-office ? De quoi parle-ton derrière les termes techniques de « bulle » ?
L’administration centrale se doit de se positionner en fer de lance sur les sujets transition écologique, sobriété énergétique et intelligence artificielle, nous l’avons évoqué en formation spécialisée et nous attendons un agenda sur ces sujets. Ils sont d’autant plus prégnants qu’ils influent directement sur le bien-être des agents, et plus largement sur la perception du travail en administration centrale.
En conclusion, dans un contexte très incertain, la CFDT souhaite des réponses dans un cadre de dialogue social construit et constructif. En effet, il est vital pour l’administration centrale d’être fortement attractive et source d’épanouissement professionnel. Il s’agit de leviers indispensables au recrutement et à la fidélisation des agents déjà en place, détenteurs de compétences précieuses et irremplaçables.
Paris le 24 novembre 2023