170717 PARLY Florence Ministre des armeesLe budget du ministère des Armées va de nouveau croître en 2021, à 39,2 milliards d'euros (+4,5%), conformément à la loi de programmation militaire 2019-2025.

Sur les 1,7 mds supplémentaires, les deux tiers seront consacrés aux programmes d’armement majeurs.

Cette nouvelle est aussi satisfaisante à nos yeux pour l’amélioration de l’équipement des forces que pour le plan de charge de nos industries d’armement notamment Naval Group et Nexter que nous représentons également.

Le Service de santé des armées (SSA), fortement mobilisé pendant la crise sanitaire, bénéficiera, lui aussi, d'un "effort spécifique" avec une hausse de 27% de son budget afin notamment de reconstituer ses stocks (masques, respirateurs, etc.). Cette direction en forte restructuration sera impactée par le SEGUR. Pouvons-nous espérer que le passage des aides-soignants de catégorie C en catégorie B aura bien lieu en 2021. La prise en compte de la transposition du SEGUR ne doit pas se faire uniquement pour les HIA, il faut prendre en compte la pharmacie centrale et l’IRBA afin d’éviter de créer des inégalités

Plus largement, la CFDT Défense espère une reconnaissance des compétences des agents du ministère par un parcours professionnel attractif pour l’ensemble des personnels civils. Autre exemple : il serait souhaitable de pérenniser l’évolution de carrière des ingénieurs contractuels qui, après deux ou trois ans à la DGA, sont attirés par une rémunération plus attractive dans le privé, notamment dans des environnements très concurrentiels comme la cyberdéfense.

Concernant les recrutements, vous annonciez dans votre discours de rentrée le 16 septembre que sur le total de 26700 recrutements, 3200 seraient des postes civils. Très bien, mais si dans le même temps des ordres sont donnés aux directeurs pour que les postes à faire disparaitre dans la manœuvre très « technique » de sincérisation, soient des postes civils, la CFDT s’interroge sur le total en pied de page.

On nous assure que les postes supprimés au REO sont des postes non financés et qu’il n’y aura aucune incidence sur les personnels. Parfait mais ce n’est pas forcément ce que l’on entend ici ou là. Alors qui croire dans ces circonstances ?

Des chefs de corps voire des directeurs centraux, inquiets de voir diminuer leurs effectifs ou les « comptables » du ministère obéissant à Bercy ? Et si c’est juste « technique » pourquoi cette inquiétude ? Sans parler de la quasi-suppression de la fameuse marge frictionnelle qui risque de créer, à terme, des soucis dans la gestion des temps partiels et au final donner de vraies suppressions de postes.

Côté gestion budgétaire, la sanctuarisation des différents budgets (cercle/AACV, etc.) auprès du COM BdD fait que celui-ci devient une pièce incontournable en local. Cette nouvelle articulation budgétaire (NAB) inquiète certaines équipes CFDT ainsi que certains chefs d'organismes.

Alors que les OS représentées au CCAS sont aujourd’hui consultées pour avis sur un projet de circulaire concernant une prestation d’aide en santé pour les jeunes recrues civiles et militaires, consistant à verser 190€ de participation au financement de la protection sociale complémentaire de ces jeunes recrues, les agents des employeurs publics et donc, ceux du ministère des armées, sont toujours dans l’attente de l’ouverture d’une négociation pour la prise en charge d’une partie de leur protection sociale complémentaire. La loi de transformation de la fonction publique validait le principe de « redéfinition de la participation des employeurs » au financement de la garantie de protection sociale complémentaire de leurs personnels. Le gouvernement s’était de fait engagé à réformer le dispositif d’ici la fin de l’année 2020, cependant il vient seulement d’annoncer que le chantier allait s’ouvrir...enfin !

La CFDT attend au plus vite des décisions fermes pour une participation de l’employeur public, à hauteur d’un montant représentant au moins 50% de la cotisation des agents.

Puisque nous parlons santé, compte tenu de la situation sanitaire qui s’aggrave depuis plusieurs semaines, l’une des mesures que la CFDT appelle de ses vœux est la suspension immédiate des jours de carence dans le public comme dans le privé. L’accroissement de la précarité amène de nombreux travailleurs à se rendre à leur travail, même malades, même contagieux. Dès lors, cette suspension immédiate devient une mesure de justice et de bon sens, comme elle l’a d’ailleurs été pendant toute la période de l’état d’urgence sanitaire. Par ailleurs, la CFDT rappelle qu’elle a toujours considéré que cette mesure ne permettait pas de traiter des absences au travail ou de leurs causes, ni de construire des solutions durables pour l’amélioration des conditions de travail et de vie au travail.

Enfin et pour conclure, la CFDT Défense espère que le montant des mesures indemnitaires 2021 sera à la hauteur de l’investissement des personnels civils qui ont, encore une fois, prouvé leur attachement à ce ministère lors de la crise sanitaire et ce dès les premiers jours du confinement. Grâce à leur soutien technique et administratif de qualité et réactif, le ministère des armées a pu répondre présent et remplir la majorité de ses missions au profit des citoyens et de la Nation.

Paris le 02 octobre 2020

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