Il en va des CTM comme des collections de mode et voici donc venu le temps du CTM d’été. Ce comité technique dont l’ordre du jour est plutôt « light » nous permettra tout de même d’aborder des sujets importants pour les personnels civils notamment au travers du bilan social. Mais nous y reviendrons lors du point qui y sera consacré.
Contexte général :
Les annonces du gouvernement lors du rendez-vous salarial du 18 juin dernier, sont loin d’être à la hauteur des attentes des agents. Ils connaissent une année 2018 particulièrement négative : gel de la valeur du point d’indice confirmé par le gouvernement pour 2019, compensation de la CSG sans gain de pouvoir d’achat, report de certaines mesures PPCR rétablissement du jour de carence sans oublier l’augmentation des cotisations retraite. Madame la ministre des Armées, membre de ce gouvernement, doit peser auprès de Matignon afin que soient engagés rapidement des travaux qui débouchent sur des mesures nouvelles et concrètes à la hauteur de la reconnaissance légitime attendue par les fonctionnaires, contractuels et OE de notre ministère.
Concernant la DGA, la loi de programmation militaire 2019-2025, adoptée par le Parlement, prévoit une forte hausse des moyens dédiés à l’équipement des forces armées. C’est donc dans ce contexte que le cabinet du ministère des armées a convoqué les organisations syndicales pour les informer mercredi dernier de la transformation de la DGA inscrite dans une démarche plus globale de modernisation du ministère des armées.
Le défi de la ministre pour une DGA encore plus forte, plus efficiente, plus rigoureuse avec les industriels ne peut se faire sans les agents de la DGA. Les multiples réformettes internes, les changements de méthode de travail, les managers intermédiaires mal formés et une communication managériale inexistante provoquent de l’épuisement professionnel. La CFDT ne cesse de rappeler, depuis déjà trop longtemps, que les effectifs ne sont pas suffisants ni en adéquation avec les ambitions gouvernementales. La DGA est à l’os depuis longtemps et il est aujourd’hui complètement rongé.
Parlons par exemple du S2NA (Service des Systèmes Numériques de l’Armement), dont les textes sont à l’ordre du jour de ce CTM, un CTSI nouvelle génération.
Beaucoup de travail reste à faire. Localement les agents sont inquiets. Les gains attendus ne sont pas clairement affichés. Comment faire plus à moyens constants tout en assurant la continuité de service ? Ce n’est pas la 1ère réorganisation de l’Informatique à la DGA, mais pourquoi celle-ci serait-elle la bonne ? A l’origine des travaux de ce chantier, la DGA nous répondait : « une verticalisation diantre mais pourquoi ? Pas nécessairement ! ». A croire que l’on nous prend pour des benêts. De plus et malheureusement les personnels ne sont toujours pas informés de leur devenir et les réunions d’information dans les centres ne répondent pas à leurs attentes. D’ailleurs, la CFDT a voté contre ce texte en CTR DGA.
Abordons maintenant un axe souligné par la ministre sur l’assouplissement des procédures d’achats qui fait l’objet de négociations avec Bercy. La volonté d’avoir des procédures d’achats moins complexes ne peut qu’aller dans le bon sens. Si le code des marchés publics évolue, il est indispensable que la DGA revoie ses procédures internes.
Cette démarche de simplification ne pourra pas se faire sans une remise en cause de certains modes de fonctionnement bien établis dont le logiciel TOCATA. Contrairement à ce qui nous a été opposé en CTR mardi dernier la complexité de TOCATA provoque bien des dysfonctionnements et des lenteurs dans le processus d’achats.
Le constat global est qu’au fil des années le processus « achat interne DGA » est devenu de plus en plus complexe en raison de la verticalisation, marotte des managers de la DGA.
La DGA serait plus efficiente si les procédures et les processus de soutien par le SID étaient assouplis. Pour une intervention du SID dans les centres il faut jusqu’à 2 ans pour la réalisation des travaux. C’est inadmissible ! La CFDT a adressé à la DGA un livre noir sur le sujet.
Construire la DGA de demain, c’est une ambition collective et la réussite de cette réforme sera la réussite de tous. Elle doit absolument passer par l’amélioration des procédures internes et la simplification des systèmes d’information.
Personnels paramédicaux
Les textes statutaires pour les paramédicaux ne peuvent qu’obtenir notre avis favorable puisqu’ils permettent, enfin, à certains de ces personnels d’accéder à la catégorie A. C’est une de nos revendications La CFDT ne peut que s’en réjouir. Néanmoins, pour nous ce n’est qu’une étape. L’ensemble des corps de la catégorie A doit évoluer à terme dans une grille A type.
L’enchainement est tout trouvé pour évoquer le Service de Santé des Armées. Son contexte social est très dégradé. Les conditions de travail sont fortement impactées par l’absence de considération et d’empathie. Le passage à la durée quotidienne du travail à 12H qui semble se généraliser est, au-delà d’une attaque des accords cadre de 2001, un véritable risque d’épuisement des personnels soignants.
Pallier les sous effectifs en imposant ces nouveaux cycles de travail est un très mauvais calcul. Nous l’avions déjà condamné au dernier CTR du SSA.
L’adhésion des personnels à la transformation du SSA repose sur trois conditions : du temps, du sens et du dialogue. Force est de constater que ces 3 conditions ne sont pas au rendez- vous. Inadmissible ! La CFDT rappelle que le temps du dialogue social n’a jamais été et ne sera jamais du temps perdu ! Nous attendons de la DCSSA un changement de méthode. Les personnels civils, socle du soutien SSA, doivent être reconnus comme une richesse.
Autre chantier de transformation, celui du MCO (maintien en condition opérationnelle) aéro.
Les 26 et 27 septembre prochains les industriels du domaine, l’Armée de l’air, la DMAé et le SIAé se retrouveront sur la BA 106 de Bordeaux-Mérignac, pour un séminaire intitulé « la nouvelle bataille du MCO ».
Intéressant ce titre pour le séminaire ! Petite figure de style maladroite mais sans conséquence ou annonce inquiétante d’une guerre sans merci entre les différents acteurs du secteur ?
Il ne faut pas oublier les personnels dans la confrontation. Pour les civils, dont nous sommes les représentants, il n’est pas question de bataille... ce n’est pas notre métier. Les agents attendent aujourd’hui avec de plus en plus d’impatience les arbitrages de la ministre pour le SIAé, principal employeur de personnels civils à l’armée de l’air.
Mme Legrand-Larroche devait remettre ses propositions avant l’été, nous demandons un point de situation.
La restructuration de la SIMMAD, à la suite de sa transformation en DMAé, a été confiée à un organisme liquidateur. Quel joli nom ! Mais est-il vraiment porteur de toute la sérénité nécessaire en de telles circonstances ? Mais passons sur ces maladresses de communication pour affirmer que nous serons très attentifs au fait que les reclassements des agents s’effectuent dans le respect de la réglementation et sans préjudice pour eux.
A l’IGESA, est-ce que le torchon brûle entre la direction générale et les représentants du personnel ? Le récent conseil de gestion du 22 juin a été l’occasion pour la CFDT d’appeler l’attention de la présidente sur l’augmentation exponentielle des situations de mal être au travail.
Les chiffres sur le turn-over et l’absentéisme, à tous les niveaux et dans presque toutes les directions, parlent d’eux-mêmes. Ces indicateurs sont extrêmement inquiétants. Pourtant, ils ne sont pas suffisamment pris en compte.
A ce même conseil de gestion, où vous étiez présent M. le secrétaire général, le représentant de l'État-major de l'Armée de Terre a évoqué le besoin d’un 4ème axe de progrès pour l’IGESA : celui du "Bien-être au Travail". C’est dire qu’il y a quelque chose à faire.
Problème de dialogue social sur le périmètre du CMG de Rennes.
L’annulation tardive du CT de CMG du 27 juin a provoqué gène et embarras pour une partie des membres déjà en route avec tous les frais engendrés. La nouvelle convocation précipitée pour le 11 juillet conjuguée à un ordre du jour qui doit traiter de 1 479 demandes d’utilisation de CPF nous a conduit à refuser de siéger.
Force est de constater que les employeurs ont mis à contribution les Comptes Personnels Formation (CPF) des agents pour des formations relevant des autres plans, ce qui amène le CMG à présenter cette liste de 1 479 demandes d’utilisation du CPF !!! C’est ridicule !
Par ailleurs, il ressort que les plans de formations des Bases de Défense (BdD) ont été réalisés en dépit du bon sens. Pour certains, il n’y pas eu de pré-réunion d’établissement. Elles auraient pourtant permis d’éviter bon nombre d’erreurs.
Il est indispensable qu’à l’avenir, ce qui touche à la formation des personnels soit traité avec plus de rigueur par les différents intervenants et que les élus ne soient pas mis devant le fait accompli de défauts d’organisation.
Enfin, nous vous remercions d’avoir pris en compte notre demande insistante de nous informer du bilan de l’apprentissage au MINARM. Nous interviendrons en séance.
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