Déclaration liminaire CTR AIR du 05 juin 2018.
Général, Mesdames, Messieurs
Le projet de LPM(1) a été présenté par Mme la ministre le 9 février dernier. L’ambition chiffrée est notable et rompt avec les tendances des dernières LPM. Certaines mesures nous paraissent aller dans le bon sens, en particulier concernant les équipements des Forces et la reprise des recrutements, en particulier la hausse des effectifs de personnels civils. Toutefois, la CFDT-CFTC est méfiante quant au déroulement de cette LPM.
En effet en y regardant de plus près, les efforts tant en recrutement qu’en termes budgétaires sont répartis de façon inégale dans le temps. Ainsi concernant les effectifs, nous constatons que la hausse de 6 000 personnels se déroulera essentiellement après 2022. De 2019 à 2022 seuls 1 500 personnels soient 25% supplémentaire dans notre ministère. Par la suite, c’est 1 500 par an mais nous savons tous que ces chiffres n’engagent pas le présent gouvernement mais celui qui sera nommé suite aux prochaines échéances électorales de 2022.
Idem coté budget, où les deux tiers des efforts financiers sont prévus à partir de 2023. Compte tenu que les précédentes lois de programmation militaire n’ont jamais été réalisées dans leur totalité, cet étalement de la hausse des effectifs et du budget nous laisse méfiants.
De ce fait, rien ne peut nous assurer que le futur contrat sera respecté jusqu’au bout, nous l’avons constaté par le passé.
Le ministère affiche aujourd’hui une volonté tout à fait louable, d’améliorer le taux de disponibilité des équipements, particulièrement celui des aéronefs. La création de la DMAé(2) rentre dans le cadre de cette réforme du MCO(3) Aéronautique, même si la CFDT-CFTC constate qu’elle reprend dans la quasi-totalité les missions qui étaient confiées à la SIMMAD(4). Cependant, la CFDT-CFTC s’interroge sur plusieurs points, concernant le personnel civil, tels que :
- Quelle sera l’instance nationale auxquelles seront rattachés les agents ?
- Application du PAR ? Partiel ou total ?
- Mutation ou pas ?
- Rattachement au niveau de l’administration centrale ?
- Rattachement à quelles commissions d’avancement.... ???
Restons un instant au paragraphe « création d’instances », comment ne pas évoquer la création du CTR SIAé(5). La CFDT-CFTC ne souhaite pas rouvrir les débats mais réaffirme que ses élus au CTM(6) ont voté contre. A l’heure actuelle, nous ne percevons toujours pas la plus–value de cette instance, sauf rajouter de l’inquiétude à l’inquiétude chez les personnels. Donc indirectement, c’est une des dernières fois que nous siégeons tous au sein de ce CTR de l’Armée de l’Air version 2014-2018 ?
Revenons, un instant à la LPM et plus particulièrement sur les effectifs. La CFDT prend note que l’amendement sortant les effectifs du SIAé du plafond d’emploi du ministère a été adopté par le sénat dernièrement. La CFDT-CFTC espère que les députés en feront de même en 2ième lecture, de plus ce n’est pas faute de les avoir sollicités sur ce sujet.
Nous constatons que les effectifs en général augmentent au sein de l’armée de l’air et du SIAé :
- Pour la première, la CFDT-CFTC ne peut que se féliciter de voir une quotité de postes dits HAMEL se concrétiser ;
- Et pour le second, le nombre de contractuels qui augmente sans cesse, on se demande si c’est actuellement le statut à la mode.
Si nous pouvons comprendre l’intéret de la réactivité d’embauche pour ce statut, la CFDT-CFTC n’admet pas que des postes historiquement occupés par des ouvriers de l’état soient pourvus ainsi, et que des postes pouvant être ouverts à la BNE ou au recrutement de fonctionnaires le soient également. A chacun son statut, sa place et ses spécificités.
Statut, celui des personnels ? Non celui du SIAé.
Suites aux diverses bilatérales, les trois options envisageables restent d’actualité. Certains affichent clairement leur position quand d’autres sont plus prudents. Pour la CFDT-CFTC, la prudence semble de mise car nous continuons à penser que la preuve n’est pas faite que l’aménagement, sans bouleversement, du statut actuel ne permettrait pas de régler les difficultés actuelles notamment de répondre à des appels d’offres étatiques.
A défaut de co-contracter avec d’autres industriels, le directeur central du SIAé a évoqué des fermetures possibles pour une antenne de l’AIA Bretagne et une de Clermont-Ferrand, si les états-majors, via le maître d’ouvrage délégué (la DMAé), n’assurent pas l’activité après l’arrêt d’exploitation de certains aéronefs (Alouette 3, Puma). Encore un facteur anxiogène pour les personnels même si la Marine estime que le MCO2 du NH90 doit être internalisé au SIAé.
La CFDT-CFTC tient à remercier vos services pour les présentations réalisées tout au long de la mandature et pour leur professionnalisme.
1LPM : Loi de Programmation Militaire
2DMAé : Direction de la Maintenance Aéronautique
3MCO : Maintien en condition opérationnelle
4SIMMAD : structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la défense
5CTR-SIAé : Comité technique de réseau du Service Industriel de l'Aéronautique
6CTM : Comité technique Ministériel
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