>Info FEAE Covid-19 n°19
Mais, ces primes sont là et nous n’allons pas cracher dans la soupe. Alors qu’en est-il concrètement ?
Les primes seront mises en paiement en juillet... ou en août.
Pour les personnels des HIA[1] et de l’INI[2] (décret 2020-568)
- Tous les personnels qui ont travaillé sont concernés (y compris ceux en télétravail).
- Pas de distinction entre les HIA (quelle que soit la région).INI
- Pas d’information certaine sur les montants, mais 1500 € maximum.
Pour les personnels hors HIA[1] et INI[2] (décret 2020-570)
- Seulement 2% des effectifs la toucheront.
- Elle sera attribuée au prorata temporis de l’activité effective (par exemple : les personnels en bordée concernés n’en toucheront que la moitié).
- Seraient concernés, en priorité, des agents en présentiel et exposés au risque sanitaire.
Les ASS et CTSS des HIA, ainsi que les agents hors SSA dont l’activité s’exerce dans les HIA ou l’INI seraient dans le périmètre de la prime HIA-INI.
La CFDT Défense ne comprendrait pas que les personnels du SSA fortement impliqués, sans être dans les HIA (soutien, logistique, pharmacie, ...), soient les oubliés du dispositif. Il convient donc de les rattacher, a minima, au décret 2020-570 voire au décret 2020-568 pour certains personnels des CMA en contact direct avec la maladie.
Commentaire CFDT :
S’il doit y avoir prime, autant qu’elle soit juste, équitable et significative. Comme à son habitude l’exécutif a mis la charrue avant les bœufs. Au lieu de définir en amont, dans le cadre d’un dialogue social sincère, le montant, les critères d’attributions, puis au vu de ces éléments d’en déterminer le budget à abonder, le gouvernement a décidé de récompenser ses agents à budget constant sur des critères mal définis. Sous prétexte d’urgence de mise en paiement, les employeurs n’ont eu que des grandes lignes de la part de l’échelon ministériel et, logiquement, nous avons déjà des remontées qui ne laissent aucun doute sur des différences d’approche conséquentes, dans les HIA ou ailleurs. Autant de sources d’injustice et de frustration.
Faire à budget constant, revient à prendre aux uns pour donner aux autres ! Cela équivaut à faire porter l’effort sur 98% des agents. Ne peut-on pas récompenser ceux qui ont risqué leur santé, celle des leurs, ou qui ont fait preuve d’un investissement exceptionnel par une rallonge budgétaire ? Ce alors que des milliards d’Euros sont mis sur la table pour aider des entreprises dont certaines licencient malgré tout mais continuent à rémunérer leurs actionnaires ...
Nous découvrirons ensemble ce qui va sortir du chapeau, les « élus » et les montants... les conséquences aussi sans doute en cas d’injustice trop flagrante... L’Etat et les français savent que, de toute façon, ils peuvent compter sur la conscience professionnelle des agents et sur le sens qu’ils donnent à leur mission. Ils l’ont démontré à plusieurs reprises et spectaculairement pendant la crise que nous traversons. Mais attention à la prochaine crise, sanitaire ou autre : l’abnégation a (sans doute) des limites.
Mais est-il encore temps de modifier quelque chose ?
Paris, le 19 juin 2020
[1] HIA : Hôpital d'instruction des armées
[2] INI :Institution Nationale des Invalides