La CFDT débutera, une fois n’est pas coutume, son intervention en évoquant la situation en Ukraine. L’agression violente de l’Ukraine par la Russie concentre depuis plus d’un mois toute l’attention internationale. Cette guerre, au-delà des souffrances qu’elle inflige, agite le spectre d’un troisième conflit mondial et terrorise les populations. La CFDT regrette que les États, et les opinions publiques ne se soient saisis de l’occasion de la chute du mur de Berlin pour « construire » les fondements d’une paix durable qui ne repose que sur l’amitié entre les peuples.
Aujourd’hui nous devons vivre avec cette certitude ; la paix n’est pas un acquis de l’évolution. L’actualité nous le démontre, la guerre n’est même plus un risque, elle est une réalité à nos portes.
C’est pourquoi, à la CFDT Défense, nous militons pour une Europe plus soudée et davantage intégrée, notamment en matière de défense. Et œuvrer pour cela ne signifie pas pour autant que nous sommes des va-t-en-guerre. La CFDT ne souhaite que l’amitié entre les peuples et la paix universelle.
Passons sans transition à la situation sanitaire qui fait l’objet de plusieurs points de notre ordre du jour.
Si les mesures sanitaires collectives les plus drastiques ont été levées, le point de situation du médecin chef FERRAND souligne l’impérieuse nécessité de maintenir les gestes barrières élémentaires pour limiter la propagation du virus et protéger les plus vulnérables d’entre nous. Le virus circule encore et frappe toujours un grand nombre de personnes, même si c’est moins durement apparemment. Si la CFDT est satisfaite du maintien de la suspension du jour de carence pour raison de Covid, elle revendique son abolition définitive quelle que soit la raison médicale.
L’allègement des mesures sanitaires a pour effet le retour du télétravail pérenne, ou du moins on pourrait l’espérer. Hélas, la CFDT dénonce le grand écart entre les discours en haut lieu et la réalité du terrain. La règle qui s’impose, dans nombre d’organismes, est de n’accorder qu’une journée de télétravail au mieux sans tenir compte des souhaits exprimés et argumentés par les agents. Au-delà des réticences « culturelles » de certains chefs de service ou d’organisme, il semble que cette position minimaliste révèle la mise en application bornée de consignes dogmatiques émises par certaines têtes de chaine. Et parfois, ce jour ne peut être fixé ni un lundi, ni un mercredi, ni un vendredi ... On confine à l’excellence quand les agents se voient incités à se positionner sur des demi-journées de télétravail, mais alors pas sur celle prévue dans un cycle à 4 jours et demi. Ce n’est pas sérieux, ce n’est pas respectueux, c’est manifestement un manque de confiance et c’est donc faire affront à la conscience professionnelle des agents. La CFDT se tient au côté de ceux-ci pour les aider à faire valoir leurs droits localement. Mais la CFDT exige que des rappels à l’ordre soient faits sur toute la chaine hiérarchique, des manageurs de terrain aux états-majors et directions afin que cesse ce double-langage et que le télétravail prenne réellement son essor. Le ministère de armées s’est montré, au niveau central, vertueux et offensif sur le développement du télétravail, ce serait affligeant que les engagements écrits ne se traduisent pas par des actes sur le terrain.
La CFDT Défense s’interroge :
Concernant les formations spécialisées, la CFDT est quasi satisfaite du maintien des majorations du contingent annuel d’autorisations d’absence, mais elle souhaite savoir quand le ministère de la fonction publique a prévu la sortie de l’équivalent de l’arrêté du 27 octobre 2014 pris en application de l’article 75-1 du décret n°82-453 du 28 mai 1982 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à la prévention médicale dans la fonction publique qui fixe les contingents annuels d'autorisations d'absence pour l'exercice des missions des membres du bientôt feu CHSCT.
Concernant le renforcement RH de la chaine de prévention, la CFDT s’interroge sur les annonces du rapport du CGA BEAUDROIT et particulièrement dans la chaine Armée de Terre annoncée comme déficitaire en CPRP. Nous ne constatons pas l’ouverture des postes attendus depuis de nombreuses années, sans parler du déroulement de carrière. Les CPRP sont plus tentés d’aller voir en interministériel que de rester en poste dans notre ministère ou carrément changent de métier par manque de soutien et d’intérêt que porte le commandement à la prévention en général sans compter le manque de moyens conjugué aux difficultés financières.
En concluant sur ce rapport, où en est-on de la simplification du processus demandée par la CFDT lors des groupes de travail et des réflexions menées par le comité ministériel de coordination de la prévention des risques professionnels et des risques d'atteinte à l'environnement réactivé par vous- même, Madame la Présidente, pour assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations dudit rapport ?
Paris, le 31 mars 2022