La CFDT prend acte des décisions annoncées par le président de la République le 28 octobre. Si la gravité de la situation nécessite la responsabilité de chacun et le respect des mesures annoncées, tout doit être mis en œuvre pour freiner l’épidémie et permettre aux équipes soignantes d’accomplir leurs missions.
Face à une situation sanitaire qui s’est aggravée ces derniers jours avec un nombre de cas confirmés de personnes malades du Covid-19 en hausse exponentielle, la CFDT estime que les leçons du printemps doivent être appliquées. Le dialogue social doit guider la mise en œuvre concrète des dernières mesures de protection sanitaire pour garantir leur efficacité s’adapter aux différents contextes et éviter les situations injustes pour tous les personnels du MinArm.
La CFDT rappelle que les personnels ne sont nullement responsables de la crise actuelle et qu’ils ne doivent pas en être les premières victimes. Les dispositifs destinés à protéger les emplois, les revenus et à sauver les compétences d’une crise économique dont l’échéance est incertaine, doivent être tous reconduits sans exception.
Par contre nous regrettons que les différentes déclinaisons des directives gouvernementales relatives à ce nouveau confinement engendrent un flou certain dans notre ministère.
Ce flou est déjà généré par la note de la DRHMD qui infléchit notablement les consigne de la Ministre de la fonction publique. Cette dernière enjoint les employeurs publics à placer impérativement en télétravail les agents dont les fonctions peuvent être exercées totalement ou principalement à distance, et ce cinq jours par semaine. Quant aux agents dont les fonctions ne peuvent être qu'accessoirement exercées à distance, l'organisation du service doit permettre de réduire au maximum le temps de présence pour l'exécution des tâches qui ne peuvent être réalisées en télétravail.
Or si la note du SGA stipule le renforcement du télétravail et l’aménagement de l’activité, elle demande en même temps aux employeurs de garantir le bon fonctionnement et la nécessité de service.
Nous regrettons que l’EMA rédige de son côté une note qui interprète à sa façon les consignes gouvernementales et ministérielles, rajoutant encore du brouillage et incitant les employeurs centraux et locaux à interpréter à leur niveau et selon leur propre sens des priorités.
Nous constatons que les décisions de reconfiguration de l’organisation consistent, pour nombre de responsables hiérarchiques, à davantage faire pencher la balance vers la nécessité de service et le présentiel plutôt que vers le renforcement du télétravail. Les personnels sont soumis à une ambivalence entre la présence sur site, souvent poussée par les objectifs hiérarchiques, et une limitation d’exposition pour s’inscrire dans la démarche nationale qu’insuffle le gouvernement.
Répétons-le encore une fois, le télétravail et la télé activité doivent être généralisés partout où c’est possible. Il est de la responsabilité de tous de créer les conditions optimales à sa mise en œuvre.
Pour la CFDT, la mise en œuvre du télétravail doit se faire dans un esprit de bienveillance et de respect individuel souvent conditionné par la sphère personnelle.
Quant à l’aménagement des cycles de travail, la CFDT constate que les employeurs de tout niveau sont inventifs quand il s’agit de contourner le système et de rendre des directives caduques et justifier de réduire le télétravail à sa plus simple proportion. Il nous semble nécessaire de faire prendre conscience aux chefs d’organismes que sur tout le territoire de très nombreux agents utilisent quotidiennement les transports collectifs et qu’il ne faut pas mésestimer les risques induits.
La solidarité envers les plus fragiles, souvent les plus exposés, doit également prioriser nos mesures et moyens de prévention.
Enfin, la CFDT demande que l’écoute et la concertation soient les bases incontournables chez tous les employeurs. L’échange n’a jamais freiné l’action et le respect de tous représente le point le plus important dans cette lutte collective.
Le 06 novembre 2020