Pendant cinq ans, parce que la France est engagée dans la stabilisation internationale sur plusieurs théâtres d’opération et doit protéger son territoire et ses citoyens contre les attaques terroristes, le budget du ministère de la Défense a été légitimement sanctuarisé.
Mais aujourd’hui les vieux démons des restrictions budgétaires ciblées «ministères dépensiers» refont surface. Le ministre des comptes publics a « demandé au ministère de la Défense de tenir le budget qui a été voté en 2017 par le Parlement, ce qui entraîne une réduction des dépenses de 850 millions d’euros. Le budget ne diminue pas, mais l’enveloppe votée devra être respectée. Il faudra assurer le financement des opérations extérieures en trouvant des économies ailleurs » (interview accordée au Parisien).
C’est un retour à la case départ, post « prise de conscience », qui accessoirement jette un peu le discrédit sur la capacité du nouveau gouvernement à tenir ses promesses et sur la crédibilité que l’on peut accorder à l’objectif d’atteindre un budget de la défense à 2% du PIB en 2025.
C’est une erreur, monsieur le premier ministre. La défense de la France, qui, dans une situation internationale à peine améliorée, reste la cible du terrorisme, passe par le maintien en état de nos capacités d’action et de réaction.
Les mesures d’austérité annoncées pour toute la fonction publique et celle-ci particulière au ministère des armées sont, pour la CFDT Défense, un très mauvais signal vers les soldats et les personnels civils. L’abnégation et le sacrifice des femmes et des hommes ont leur limite, les matériels et équipements doivent être maintenus, les unités doivent être soutenues, pour cela il faut de l’argent et les réserves internes, sauf peut-être quelques grosses cylindrées que l’on peut encore remplacer par des véhicules plus modestes, sont épuisées.
Attention à ce que les ressources soient en cohérence avec les missions, c’est le b.a.-ba, la CFDT Défense pensait avoir été comprise.
Et puisqu’il faut faire des économies à commencer par le train de vie des ministères, la CFDT Défense ne se rendra pas cette année à la traditionnelle garden party organisée par le Ministère des Armées le 13 juillet au soir, c’est une question de cohérence. Réservons les crédits pour l’équipement des forces et les salaires des personnels.
Paris, le 13 juillet 2017
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