« Il faut mettre fin au massacre ». Une fois n’est pas coutume, nous répèterons verbatim ce qu’a dit hier Donald Trump après que le régime syrien a honteusement bombardé au gaz neurotoxique une ville du nord-ouest de la Syrie Pour rappel macabre, cette attaque a fait une centaine de morts dont beaucoup d’enfants. Les images sont insoutenables, les responsabilités pratiquement avérées et pourtant l’ONU, une fois de plus est impuissante puisque l’ami russe du monstre de Damas bloque invariablement les tentatives du conseil de sécurité de se mêler de ce qui se passe là-bas.

 Que peut-on faire pour mettre fin au massacre ? Ou autre question plus pertinente, que pourrait-on faire pour que cette région du monde ne soit plus l’un des creusets sanglants d’où se répand l’insécurité sur la planète entière ? 

La réaction immédiate – et surprenante – des Etats-Unis d’Amérique, n’aura d’effet que de satisfaire une soif instinctive de vengeance et peut-être aussi, malheureusement, d’attiser encore plus la haine de certains extrémistes contre l’occident.

La France est engagée, conformément à la politique de défense inscrite dans le livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013, dans des opérations extérieures destinées à participer à la stabilité du Proche-Orient et du Golfe Arabo-Persique.

Plus généralement, la France veut, pour la stabilité de celui-là et le bien-être de ses habitants, contribuer à la paix dans le monde. Mais bien sûr elle ne pourra pas le faire toute seule.

Plus que jamais l’électrochoc de cette semaine à Khan Cheikhoum nous conforte dans notre conviction de la nécessité d’une politique de sécurité et de défense commune au niveau européen. L’Union européenne doit s’imposer comme un acteur majeur de la sécurité internationale. L’Europe de la Défense doit enfin voir le jour pour qu’un nouvel acteur de poids prenne sa place, la première place, dans le concert des acteurs impliqués dans la gestion des conflits internationaux. Il serait sans doute le seul à ne pas toujours être tenté d’agir, ou de réagir, en fonction d’intérêts propres, mais dans l’intérêt général. C’est un concept qui nous va bien à la CFDT.

 

Albert CORBEL

Secrétaire National CFDT Défense