Depuis de nombreuses années, les ouvriers de l’Etat sont montrés du doigt. Ils seraient responsables de tous les maux du ministère. Ils auraient un statut en « or », coûteraient chers, ne seraient pas mobiles, bref ils seraient des nantis qui, de plus, ne seraient jamais contents.
Mais ce mécontentement est légitime pour des agents au service de l’Etat qui se sentent de plus en plus stigmatisés.
Lors de ces dernières années, les ouvriers de l’Etat ont subi la suppression de l’indexation des bordereaux de salaire sur ceux de la métallurgie Parisienne, la mise en place de nouveaux groupes d’avancement inatteignables pour les trois-quarts des ouvriers, la restriction d’embauche à 21 professions, la faiblesse du volume de recrutement aboutissant de façon inéluctable à des pertes de savoir-faire et à une forte dégradation du déroulement de leur avancement.
La CFDT constate le même mépris de l’administration envers les ouvriers en ce qui concerne le traitement de leur carrière. Lors du dépoussiérage forcé du « statut » de ces agents, d’un avancement de proximité celui-ci est devenu régional (CMG) , éloignant davantage les chefs d’établissements dans leurs décisions de promotion de leurs ouvriers. Tout çà parce que, comme nous l’avions pressenti et dit en 2011 lors de l’instauration des CAO de BDD, celles-ci deviendraient des chambres d’enregistrement où tout débat serait écarté d’un revers de main par la majorité des présidents de CAO. Le coté local fonctionnait trop bien, il fallait donc le supprimer, c’est aujourd’hui le tour des TSO ! La boucle est bouclée.
De surcroit, la campagne d’avancement 2018 fut une catastrophe avec plus de six mois de retard. La campagne 2019 prend la même tournure. L’irrespect des textes est à la hauteur du mépris qu’il en résulte.
La dernière avanie qui démontre le peu de cas qui est fait des ouvriers de l’Etat, concerne l’impossibilité de consulter leur information personnelle dans l’Espace Numérique Sécurisé de l’Agent Public (ENSAP).
En effet, ces informations ne sont toujours pas injectées dans le logiciel https://ensap.gouv.fr/, et les personnels à « statut » ouvrier sont contraints de passer par leur RH de proximité, qui, par manque de personnel et surcharge de travail tarde à fournir les renseignements. L’administration a privilégié d’autres personnels, pour qui l’ENSAP est accessible. Dans des situations de restructuration, ces informations personnelles sont cruciales pour pouvoir choisir son avenir : où est l’équité ?
La CFDT demande l’application stricte et rapide de l’arrêté du 25 avril 2018 sur la procédure d'avancement applicable aux personnels à statut ouvrier du ministère des Armées.
La CFDT demande l’injection immédiate des données personnelles des ouvriers de l’Etat dans l’ENSAP.
La CFDT refuse que l'administration considère les ouvriers de l’État comme la dernière roue du carrosse. ils sont le socle et détiennent l'historique des connaissances techniques du ministère des Armées.